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La définition du Haut potentiel

Notons que l'on "est" haut potentiel, être, car ce fonctionnement n'est pas seulement cérébral, il tient captif chacun de nos sens, il offre une perception particulière du monde et des autres et fait de chaque "HP" un être en décalage des normes. Loin de moi l'orgueil et la vantardise, car en dépit des apparences, il y a une grande souffrance et un réel manque d'estime de soi quand on ne se comprend pas, quand on pense que quelque chose ne tourne pas rond chez soi.

Je n'utilise pas le mot surdoué, rares sont ceux qui se reconnaissent en lui, il porte l’image d’un individu qui possède quelque chose de plus que les autres, acceptons le fait que le câblage est différent.

Quand on regarde le parcours d'une personne haut potentiel, on observe que sa scolarité a pu être un échec comme une réussite, même chose pour la vie sociale ou professionnelle. Ceci s'explique par le fait que chez les uns domine l'intelligence émotionnelle, tandis que chez les autres, c'est l'intelligence analytique qui prévaut. La première favorisant le quotient émotionnel, la seconde, le quotient intellectuel. La sur-adaptation rend l'identification souvent difficile, c'est l'aptitude à adopter des comportements appropriés face aux situations quotidiennes. Vous apprenez à porter des masques sociaux pour correspondre aux attentes, pour apprendre par mimétisme, pour ne pas vous faire remarquer ou gommer au mieux l'inconfortable différence. Oui ça fait beaucoup... mais rassurez-vous tout ceci s'est mis en place pour vous protéger, avant de comprendre, avant de savoir et d'accepter, comme une paire de baskets de marque que l'on porte, adolescent, pour être comme les autres, pour éviter d'être montré du doigt.

Quant au fonctionnement il est atypique en tout point avec des variables selon l'identité : haut potentiel intellectuel ou émotionnel. Je tiens à souligner les synonymes positifs et constructifs d'"atypique" : rare, exceptionnel, libre. Un peu de douceur pour apaiser ceux qui jusqu'ici se pensent : fous, bizarres ou inadaptés.

Je me remémore le : "ce n'est pas ta faute" de Robin Williams à Will Hunting. Il est bon d'avoir la bienveillance d'arrêter de s'en vouloir de fonctionner différemment et de l'accepter pour apprendre à en faire un atout en ayant un regard nouveau dessus. Dans les faits, on parle d’hyperstimulabilité ou d’hyperréactivité selon le psychiatre polonais Dabrowski. Voici les cinq hyperstimulabilités:

L'intellectuelle :

Elle se caractérise par un cheminement de pensée rapide dont découle de nombreuses idées simultanées qui mèneront à un résultat difficile à expliquer tant les choses sont allées vite. Ce flot de pensées peut sembler ne jamais s’arrêter. D'une grande curiosité, l'observation, l'analyse et la réflexion, liés à un besoin viscéral de comprendre, absorbent toute l'attention. Le moindre détail retient l'attention. Passer d'un sujet à l’autre sans voir le temps défiler, en oublier de manger, et même de dormir parfois ! Rien d’autre existe si le thème est passionnant. Dans le cas contraire, la motivation sera proche de zéro et la procrastination envahissante. Donner du sens à tout est un leitmotiv.

L'imaginative :

Picasso disait : « Tout ce qui peut être imaginé est réel », et tout ce qui est imaginé est ressenti intensément. Il y a ces nuits où l'on revit sa journée en revenant sur les situations qui auraient mérité cet argument précis, qui arrive trop tard ou cette répartie-là, sans oublier les conversations que l'on visualise pour anticiper les événements à venir. L'imagination est débordante, créer et inventer deviennent des besoins. Le langage est imagé, les métaphores sont le Larousse de nos pensées. Parlons des mots ! Ils sont beaux et importants, ceux qui sont anciens ou peu usités sont des trésors précieux, jouer avec eux est un plaisir délicat et leur définition est irremplaçable et défendu hardiment.

La sensorielle :

C'est l'exacerbation des sens provenant de l'odorat, l'audition, le toucher, du goût et de la vue. C'est ressentir un plaisir intense lié à la musique, la littérature, la photographie, l'architecture, la nature, tout ce qui peut être élevé au rang d'art. Si l'émotionnel est perturbé, ébranlé ou fragilisé, on retrouve une tendance à la boulimie, aux achats compulsifs, aux jeux où jeux d'argents, une dépendance aux drogues, une sexualité importante, où au contraire un repli sur soi même, dans tous les cas une impérieuse envie de ressentir, où au contraire une fuite du contact.

La psychomotrice :

Ce peut être d'avoir plus d'énergie que la moyenne. Bouger sans arrêt, balancer la jambe, avoir des tics comme ronger ses ongles, avoir du mal à s’endormir, car l’activité cérébrale est difficile à calmer ou pratiquer un sport de façon intense.

L'émotionnelle :

Doté d'un quotient émotionnel plus haut que la norme, l'empathie et la compassion dépassent l'entendement, un être humain "éponge » auquel aucune émotion n'échappe. C'est comprendre l'autre comme si on le traversait, jusqu'à s'identifier à lui en l'écoutant. Tout est vécu intensément : les sentiments sont des notes sans demi-mesures, les émotions des vagues qui déferlent, la vie : une pièce de Shakespeare. Intuitif et résilient avec un sens de la justice aiguisé, les injustices n'effleurent pas, elles percutent. L’autre, qu’il soit humain, animal ou même végétal (je pense à l'écologie), représente beaucoup, l’attachement est intense. L’autre semble faire partie intégrante de soi, il est défendu corps et âme.


Pour finir je laisse parler Pearl Buck :


« Quel que soit son domaine de création, le véritable esprit créatif n’est rien d’autre que ça : une créature humaine née anormalement, inhumainement sensible.
Pour lui, une caresse est un coup, un son est un bruit intense, un revers de fortune est une tragédie, une joie devient extase, l’ami un amoureux, l’amoureux est un dieu, et l’erreur est la fin de tout.
Ajoutez à cet organisme si cruellement délicat l’impérieuse nécessité de créer, créer, et encore créer – au point que sans la possibilité de créer de la musique, de la poésie, des livres, des édifices, ou n’importe quoi d’autre qui ait du sens, il n’a plus de raison d’être.
Il doit créer, il doit se vider de sa créativité.
Par on ne sait quelle étrange urgence intérieure, inconnue, il n’est pas vraiment vivant à moins qu’il ne soit en train de créer ».

Certains se reconnaîtront dans ce fonctionnement, mais ça ne sera pas le cas pour tous. Cette définition reste un cadre général. S'il faut correspondre aux grandes lignes, il n'est cependant pas obligatoire de valider tous les éléments de façon catégorique, dans le cas où de nombreux éléments divergent, il est intéressant d’approfondir vers les profils d’hyperémotivité ou d’hypersensibilité émotionnelle entre autres. Les psychologues ou les psychiatres formés à la détection sont à même de poser un diagnostic.

 
 
 

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